Une multitude d’industries de toutes tailles présentent des risques liés à leur activité et leurs infrastructures qui peuvent avoir des conséquences plus ou moins graves pour la santé, l’environnement et l’économie de l’entreprise. Le progrès technologique et technique a transformé les activités humaines, entraînant une évolution de la notion de risque et un élargissement du champ d'application de la responsabilité.
Les produits chimiques ont contribué à l’amélioration de la qualité de vie, mais parfois menacent la santé humaine et l'environnement. Ils présentent de nombreux risques durant la production, le transport, le stockage, l'utilisation et l'élimination. La sécurité chimique est devenue l’un des facteurs impliqués dans presque toutes les sphères de la vie vu que les produits chimiques présentent une source de production de déchets dangereux et de la pollution de l'environnement au cours du cycle de vie des produits chimiques.
La gestion des risques permet d’identifier le risque, de l’évaluer, de le traiter en prenant des mesures pour réduire la probabilité qu’il se produise et son impact, de contrôler l’application des mesures employées et de mettre en place des procédures en cas de réalisation du risque. La gestion se réalise également avant la mise en place d’un nouveau projet, d’une nouvelle installation ou de nouveaux procédés.
Face aux risques liés à la pollution industrielles et aux produits chimiques dangereux, et afin de prévenir et de réduire ce type de risques, le Ministère de l’environnement et les organismes sous sa tutelle ont mis en place un ensemble de mesures, d’actions et de programmes basés sur les aspects suivants :
La création de la Société Nationale de Cellulose et de Papier Alfa (SNCPA) remonte à l’année 1959 alors que la Tunisie venait d’accéder à son indépendance. Ce fût un choix stratégique pour le développement d’un premier noyau d’industrie lourde pour renforcer l’économie du Pays, de contribuer à la subsistance des ménages, mais surtout à transformer sur le site l’Alfa des hautes steppes qui avait été jusqu’à cette date, exporté vers l’Occident. Entrée en production en 1962. Elle se situait aux confins Ouest de la ville de Kasserine, en rebord Sud de la route de Kasserine à Feriana, mais elle est désormais entourée par des bâtiments résidentiels et administratifs en extension à la périphérie de la cité.
Notez dans ce contexte, les routes nationale n°17 et régionale n°182, la faille bordière Sud du fossé d’effondrement de Kasserine, le site de la SNCPA et sa conduite de rejet, l’oued Andlou accueillant ces rejets, la plaine d’El Gsarnia et la situation de la nappe de sous-écoulement d’El Arich, le réseau hydrographique : oueds Andlou Ed Darb et El Htab, qui conduit vers la plaine de Sidi Bouzid plus à l’Est
Dans cette partie des hauts plateaux (700m d’altitude) du centre ouest de la Tunisie, l’usine et la ville avoisinante atterrissent dans un fossé d’effondrement baptisé « fossé d’effondrement de Kasserine » en une sorte de grande vallée orientée E-W. Les roches y varient de calcaires à des sables qui constituent avec le réseau hydrographique de surface, l’un des châteaux d’eau, mais aussi l’un des réservoirs hydriques stratégiques les plus saillants du Pays.
L'Alfa (Stippa tenacissima) est utilisé pour la production de la pâte de papier noble (fibres longues) surtout destinée à l’exportation vers l'Occident, alors que d’autres pâtes sont importées et transformées pour les besoins en papier du marché local. Dans la steppe, l’on dispose d’une étendue de près de 430 000 hectares de « prairies » d'Alfa relevant administrativement des Gouvernorats de Kasserine, de Gafsa, de Sidi Bouzid et de Kairouan. Ces espaces économiquement stratégiques sont mis en défens et exploités pour la fibre de papier alfa.
Néanmoins, le système d’électrolyse à mercure, malgré de multiples précautions, n’est pas sans failles quand on considère l’obligation de purges, d’entretien et de pertes non intentionnelles, sans oublier une certaine nonchalance de l’utilisateur qui ne devrait pas voir dans le mercure en ces temps, un produit prohibé, mais plutôt un métal banal d’usage très courant (amalgames dentaires, différentes spécialités pharmaceutiques, catalyse chimique, lampes électriques et accumulateurs, appareils de mesures de laboratoire, …) et dont les qualités d’antiseptique ont été largement exploitées en médecine (mercurochrome officinal par exemple).
Fatalement, entre 1963 date d’entrée en production de l’UEM et février 1998 quand est tombée la décision d’un abandon dans l’état de l’Unité d’Electrolyse à Mercure de la SNCPA, des études conduites par des prédécesseurs (O’Connor Associates Environmental Inc., 1998 ; AMEC, 2005), soupçonnent :
Ces pertes ont été occasionnées de manières diverses : pertes de mercure dissout dans les produits manufacturés, vaporisation du mercure et entraînement d’aérosols, mais aussi fuites, purges d’entretien et décharges plus ou moins involontaires dans l'environnement.
L’usine est aussi fortement consommatrice d’eau. La consommation moyenne actuelle est de 12000 m3/J qui, par voie de vaporisation et de rétention de l’eau dans le produit (en tout 15%), débouche sur une décharge moyenne de 10.000 m3 d’effluents de la SNCPA qui sont déversés sans aucun traitement, dans un cours d’eau voisin l’oued Andlou, via un caniveau de drainage collecteur. Néanmoins, des quantités de rejets plus importantes (15 à 17000 m3/j) ont été estimés en 1998 dans l’étude de O’connor Associates.
En dehors de la tentative de la SNCPA, d’instauration du traitement dans une STEP aux années 1971-72, aujourd’hui délaissée, les rejets journaliers non traités de la SNCPA ont toujours constitué une décharge de taille dans l’environnement, et semblent avoir contribué à véhiculer du mercure dans l’environnement, surtout avant 1998. L’oued Andlou les recevant, est un diverticule local important du réseau hydrographique ; il constitue avec l’oued Ed Darb incisant la plaine plus au Nord-Ouest, deux affluents importants de l’oued El Htab qui coule de l’Ouest vers l’Est pour alimenter la plaine de Sidi Bouzid, mais aussi des organes de recharge d’une nappe « d’El Arich » de sous-écoulement (underflow) voisine, largement sollicitée pour l’irrigation. Cette nappe logée dans des alluvionnements sableux du Quaternaire est circonscrite entre les cours des deux oueds Andlou et Ed Darb.
L’oued Andlou ayant pu véhiculer du mercure plus ou moins en suspension, emprunte un lit sinueux sur cinq kilomètres avant de déboucher dans l’oued El Htab qui à son tour coule en direction Est en recoupant la route régionale n°182 de Kasserine à Sbeitla.
En récapitulatif, deux centres émissifs de pollution par le mercure peuvent être soupçonnés : .
Dans le cadre du programme d’actions du Ministère de l’environnement (Direction Générale de la qualité de la Vie) dans le domaine de dépollution et de la réhabilitation des sites potentiellement pollués et après plusieurs compagnes d’investigation et d’analyses le projet de mise en sécurité du site de l’ancienne unité d’électrolyse à mercure à la société tunisienne de cellulose et de pâte à papier alfa a été réalisé en 2019 avec un cout de 2.9 millions de dinar.
Le projet a visé la réduction des risques dus à la pollution par le mercure dans le site de l’ancienne unité de l’électrolyse. Et la contribution, à la protection de la santé des populations et de l’environnement exposés à ces produits toxiques;
Les travaux sont répartis en trois lots. La consistance de ces travaux est détaillée ci-dessous :
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Le Ministère de l'Environnement/Direction Générale de l’Environnement & de la Qualité de la Vie a réalisé de cette étude cett étude qui concerne le bassin versant de l’Oued Majerda, compris entre 8° et 10°E de longitude et 35° et 37°N de latitude. Cette étude concerne l’ensemble du bassin versant d’oued Majerda et ses affluents localisé sur le territoire Tunisien. Le BV global de l’oued Majerda dans le territoire Tunisien est subdivisé en 6 sous bassins (ordre 2) : Haute Vallée de Majerda, basse vallée de Majerda, Mallègue, Tessa, Siliana et Khalled. Administrativement, le BV englobe principalement 6 gouvernorats : Jendouba, le Kef, Siliana, Béja, Manouba, Ariana, et partiellement 2 autres gouvernorats : Kasserine et Bizerte. Il couvre 52 délégations appartenant à huit gouvernorats dans le Nord du pays, en plus des délégations de Thala, Hidra et Djedliane du gouvernorat de Kasserine. |
les sources de pollution ont été classées par type d’activité ou par origine comme suit :
Cet inventaire est finalisé dans une base des données alpha numérique et cartographique, sur acces et arcgis.
D’après cet inventaire préliminaire, sont rejetés chaque année dans le BV de la Majerda environ :
Unités industrielles
Liste des industries par activité et SBV
SBV | ||||||||
Basse Vallée | Haute Vallée | Mallegue | Siliana | Tessa | Khalled | Total | % | |
IAA | 51 | 29 | 9 | 10 | 6 | 8 | 113 | 55,9% |
IC | 13 | 7 | 20 | 9,9% | ||||
ITH | 4 | 2 | 4 | 2 | 12 | 5,9% | ||
IMCCV | 6 | 7 | 1 | 1 | 15 | 7,4% | ||
IEE | 3 | 4 | 7 | 3,5% | ||||
ICC | 11 | 1 | 1 | 13 | 6,4% | |||
IMM | 11 | 1 | 12 | 5,9% | ||||
IP | 1 | 1 | 1 | 3 | 1,5% | |||
Autres | 3 | 2 | 1 | 1 | 7 | 3,5% | ||
S/Total | 103 | 53 | 10 | 18 | 6 | 12 | 202 | 100,0% |
% | 51,0% | 26,2% | 5,0% | 8,9% | 3,0% | 5,9% | 100,0% |
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Mines et déchets miniers |
Margines |
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Les rejets hydriques des stations d’épuration :
o Les zones non assainies (avec puits perdus)
Dans les déléguations pourvues de STEP, le nombre des puits perdus est égal à 3329. Il est maximal à Jérissa, où le taux de branchement au réseau ONAS n’est que de 75%, et à Mornaguia, où ce taux est de 90%.
Nombre des puits perdus au niveau des zones avec STEP.
N° | Nom de la STEP | Taux de la population non raccordement (%) | Nombre de population non branchée | Nombre des puits perdus |
1 | STEP Béja | 2 | 1131 | 226 |
2 | STEP Medjez El Bab | 2 | 476 | 95 |
3 | STEP Testour | 4 | 555 | 111 |
4 | STEP Téboursouk | 1 | 123 | 25 |
5 | STEP rurale Oued Zarga (programmée) | 100 | 477 | 955 |
6 | STEP Siliana | 2 | 442 | 88 |
7 | STEP Gaafour | 3 | 318 | 64 |
8 | STEP Bouarada | 3 | 411 | 82 |
9 | STEP El Kef | 2 | 531 | 106 |
10 | STEP Jerissa | 25 | 2557 | 511 |
11 | STEP Sers | 2 | 241 | 48 |
12 | STEP Jendouba | 2 | 262 | 52 |
13 | STEP Boussalem | 2 | 303 | 61 |
14 | STEP Fernana | |||
15 | STEP Ghardimaou | 2 | 413 | 83 |
16 | STEP Jedaida | |||
17 | STEP Tébourba | 2 | 595 | 119 |
18 | STEP Mornaguia | 10 | 2141 | 428 |
19 | STEP Kalaat Landalous | 5 | 1370 | 274 |
Total | 16645 | 3329 |
Les STEP du bassin versant de la Majerda sont réparties sur 6 gouvernorats et 18 délégations. Or, ce bassin versant couvre 52 délégations appartenant à huit gouvernorats. Donc, 34 délégations sont dépourvues de STEP. Le tableau et la figure ci-dessous présentent les gouvernorats, les délégations non assainies et sous bassins versants avec STEP. Sur les 52 deleguations , seules 18 (+1 en cours) sont pourvues de STEP.
Les STEP existantes par gouvernorats, délégations et sous bassins versants
Gouvernorats | Délégations | Bassin versant | Gouvernorats | Délégations | Bassin versant |
Ariana | Sidi thabet | Basse vallée | Jendouba | Jendouba | Mallègue |
Ariana Nord | Jendouba Nord | ||||
Raoued | Kef | Sakiet sidi youssef | |||
Kalâat Andalous | Tajerouine | ||||
Manouba | Tebourba | kalaat snan | |||
Borgj El Amri | Djerissa | ||||
El Mornaguia | kalaat khasba | ||||
Douar Hicher | kef Est | ||||
Oued Elil | El ksour | ||||
Djedaida | Kef ouest | ||||
Béja | Goubellat | Dahmani | |||
Nebbeur | |||||
Medjez el beb | Sers | ||||
Siliana | Al Aroussa | Kasserine | Thala | ||
Bargou | Djedliane | ||||
Béja | Testour | Hidra | |||
Bizerte | Sedjnane | Béja | Teboursok | Siliana | |
Utique | Jendouba | Jendouba Nord | |||
Ghar El Meleh | Siliana | Siliana Nord | |||
Siliana | Bou Arada | Siliana Sud | |||
Béja | Thibar | Bv Haute Majerda | Gaafour | ||
Jendouba | Jendouba | Al Aroussa | |||
Ghardimaou | Bou Rouis | ||||
Fernéna | Testour | ||||
Sejnane | El krib | ||||
Jendouba Nord | Bargou | ||||
Boussalem | Makthar | ||||
Ain Drahem | |||||
kef | Nebeur | ER Rouhia | |||
Sakiet sidi youssef | Bou Arada | ||||
Béja | Mdjez el beb | Béja | Goubellat | ||
Amdoun | Siliana | Gaafour | Tessa | ||
Béja Nord | Jendouba | Boussalem | |||
Béja Sud | Jendouba | ||||
Testour | Béja | Thibar | |||
Goubellat | Kef | Sers | |||
Mdjez el beb | El ksour | ||||
Kasserine | Hidra | Nebbeur | |||
Jendouba | Boussalem | Bv khalled | Dahmani | ||
Siliana | El krib | Kef EST | |||
Béja | Thibar | Siliana | El krib | ||
Teboursouk | Jendouba | Boussalem | |||
Siliana | Gaafour | Kef | Kef Est | ||
Al Aroussa | Béja | Teboursok | |||
Makther | Siliana | Bou Rouis | |||
Béja | Testour | Siliana Nod | |||
Makthar |
Dans la zone d’étude, il y a 4 décharges contrôlées (Siliana, Béja, Jendouba et Medjez El Bab) et 37 dépôts d’ordure (décharges sauvages). Ces décharge, réalisées depuis plus de 25 ans, sont actuellement en surexploitations et présentent de nombreuses défaillances.
Outre ces décharges contrôlées, on retrouve dans les SBV de nombreux dépotoirs :
Ce nombre n’est pas exhaustif, et de nombreux dépotoirs créés depuis 2011 n’ont peut-être pas été inventoriés.
2 décharges contrôlées (Jendouba et Medjez El Beb) et 19 dépôts d’ordure sont implantées au-dessous de 13 nappes phréatiques : Khalaa Kahsba, Touiref, plaine de Gharidimaou, vallée oued Ghrib, Sidi Ismail-Thibar, Moyenne vallée de la Majerda, Basse vallée de la Majerda, Krib, Bou Arada, Goubellat, Bled Ghenima, underflow Haidra et Oued Chafrou.
La campagne d’échantillonnage s’est déroulée au mois d’aout 2018, entre le 07/08/2018 et le 17/08/2018. Toutes les stations d’échantillonnages, déterminées à partir de la phase de conception et vérifiées lors de la campagne de reconnaissance, ont été prospectées lors de la campagne d’échantillonnage. Des photographies des différents sites de prélèvement ont été prises au moment de l’échantillonnage.
Les analyses des sols ont été effectuées dans le laboratoire central de la direction des sols, Direction Générale de l’Aménagement et de la Conservation des Terres Agricoles (DGACTA)
La figure ci-dessous indique l’emplacement des différents sites d’échantillonnage (eaux de surface et eaux souterraines).
La classification de l’état de qualité des cours d’eau du BV d’Oued Majerda a fait ressortir :
Dans ce qui suit, on procède à l’analyse des résultats de la classification de l’état de la qualité des cours d’eau du BV d’Oued Majerda, notamment ceux présentant une qualité d’eau médiocre et mauvaise, et à la relation avec les sources de pollution existantes1.
1 - Oued Majerda
L’Oued Majerda présente une qualité d’eau variable d’amont en aval, avec l’identification de 4 tronçons présentant une qualité d’eau moyenne à médiocre.
La qualité des eaux de ce tronçon est influencée principalement par les eaux de drainage des périmètres irrigués de la région.
2- Oued Chafrou
L’Oued Chafrou présente une qualité d’eau mauvaise, avec une accentuation de la pollution dans sa partie amont. Ceci est expliqué par le fait que les sources de pollution sont installées en amont du SBV, et par la dilution de la pollution dans la partie aval de l’Oued.
La partie amont d’Oued Chafrou présente un milieu anoxique (manque d’oxygénation) caractérisé par des fortes charges en DCO et en éléments nutritifs. Ces eaux présentent une contamination bactériologique importante et une pollution très grave en mercure. Cette pollution métallique persiste même dans la partie aval de l’Oued, qui montre des traces de pesticides.
La pollution d’Oued Chafrou est due principalement aux eaux usées ménagères et industrielles des villes de Mornaguia, Borj El Amri et El Fejja et de leurs zones industrielles, ainsi qu’aux eaux de drainages du périmètre irrigué de la région.
3- Oued Béja
L’Oued Béja présente une qualité d’eau très dégradée, notamment dans sa partie aval (en aval de la ville de Béja).
L’Oued Béja est caractérisé par des faibles teneurs en O2, et de très fortes charges en DCO, dépassant généralement les limites admissibles. Ces eaux montrent une contamination bactériologique importante, ainsi qu’une pollution par les éléments azotés et phosphorés.
Cette pollution de l’Oued Béja est expliquée par le fait qu’il reçoit les eaux usées ménagères de la ville de Béja, les rejets non conforme de la STEP de Béja, de l’abattoir municipal de la ville et les rejets des eaux usées industrielles, notamment des activités agroalimentaires.
4- Oued Kasseb
La qualité des eaux de l’Oued Kasseb est mauvaise. Cet Oued est soumis à une pollution organique caractérisée par une très forte demande chimique en oxygène, un appauvrissement en oxygène et des concentrations élevées en éléments phosphorés, qui dépassent généralement les valeurs limites admissibles.
Cette dégradation de la qualité des eaux de l’Oued Kasseb est liée principalement aux rejets des eaux résiduaires de la laiterie « LAINO » et de la « Cie Fromage ».
5- Oued Bouhertma
La qualité des eaux de l’Oued Bouhertma varie d’amont (amont Barrage Bouhertma) en aval :
La qualité des eaux d’Oued Ellil (affluent rive gauche de l’Oued Bouhertma) est médiocre. Cette dégradation des eaux est principalement bactériologique, est due aux eaux usées ménagères de la ville de Béni M’tir.
L’Oued Ghezala (affluent rive droite de l’Oued Bouhertma) présente une qualité des eaux médiocre, avec une forte charge bactériologique, des teneurs faibles en O2 et la présence de traces de pesticides.
Cette contamination des eaux d’Oued Ghezala est due aux eaux usées ménagères de la ville de Fernana, des rejets non conformes de la STEP Fernana, mais aussi des eaux de drainage des périmètres irrigués de la région.
Malgré l’absence de source de pollution dans la partie aval de l’Oued Bouhertma, ce tronçon présente une qualité moyenne, due aux teneurs élevées notamment en phosphore.
Le tronçon d’Oued Bouhertma traverse les périmètres irrigués de la région de Bousalem.
6- Oued Mlize
La qualité des eaux d’Oued Mlize est moyenne, notamment par les matières azotées et phosphorées. Ceci est dû essentiellement à l’activité agricole de la région.
7- Oued Zargua
L’Oued Zargua ne présente pas des sources de pollution, toutefois la qualité des eaux est considérée moyenne. Cette dégradation est due aux teneurs élevées en phosphores, dépassant généralement les valeurs limites admissibles. Ceci est lié aux activités agricoles de la région.
8- Oued Mallègue
Le cours d’eau d’Oued Mallègue présente une qualité d’eau qui varie entre la partie amont (amont Barrage Mallegue) et la partie aval.
Le tronçon amont est de qualité médiocre. Cette dégradation de la qualité est due principalement aux valeurs très élevées en Escherichia Coli, qui traduisent une contamination bactériologique importante de ce tronçon.
Cette contamination bactériologique semble très logique, sachant que ce tronçon reçoit les eaux usées ménagères de plusieurs localités et villes du SBV, notamment les villes de Tajerouine, Djerissa, Kalaa Khasba, Thala, Haidra, Sakiyet Sidi Youssef, le Kef, ainsi que les rejets non conformes de la STEP du Kef.
Le tronçon aval d’Oued Mallegue présente une qualité d’eau moyenne, caractérisée par des teneurs élevées en matières phosphorées qui dépassent parfois les valeurs limites admissibles.
9- Oued Tessa
L’Oued Tessa présente une eau de bonne qualité dans sa partie amont (jusqu’à l’amont de la ville de Sers) alors que la qualité d’eau dans la partie aval est moyenne.
10- Oued Siliana
Le tronçon d’Oued Siliana en amont du Barrage Siliana est de bonne qualité, sans dépassement des valeurs limites admissibles pour la majorité des paramètres de qualité des eaux, y compris de point de vue bactériologique.
La partie aval d’Oued Siliana présente une qualité des eaux moyenne, avec des paramètres de qualité (DCO et phosphores) qui dépassent parfois les valeurs limites admissibles.
11- Oued Khalled
Au niveau de l’Oued Khalled, la qualité d’eau est moyenne. L’Oued Khalled reçoit les eaux usées ménagères de la ville de Teboursouk.
L’analyse des eaux des différents barrages du BV de la Majerda montre que :
La caractérisation environnementale des eaux souterraines du bassin versant d’Oued Majerda consiste à déterminer l’état de pollution des nappes polluées par 1) l’analyse et la comparaison des différents résultats de la campagne d’échantillonnage aux valeurs limites admissibles des eaux souterraines et 2) la détermination des nappes phréatiques les plus vulnérables à la pollution :
6-1 : l’analyse et la comparaison des différents résultats de la campagne d’échantillonnage aux valeurs limites admissibles des eaux souterraines :
6-2 : Etat de vulnérabilité des eaux souterraines :
Les résultats de la classification montrent que :
L’étude de la vulnérabilité des nappes phréatiques a permis de conclure que :
7.1 Sites d’échantillonnage
Le réseau d’échantillonnage des sols comprend 70 stations réparties comme suit :
7-2- interprétation des résultats d’analyse
L’interprétation des résultats d’analyse des sols montre que :
Le Tableau ci-dessous résume l’état général des écosystèmes et de la biodiversité du BV d’Oued Majerda et leur vulnérabilité vis-à-vis de la pollution et de la pression humaine.
Tableau résumant l'état général des écosystèmes et de leur vulnérabilité vis-à-vis de la pollution et de la pression humaine
N° | Type d’écosystème | État Actuel | Vulnérabilité vis-à-vis de la pollution | Vulnérabilité vis-à-vis de la pression humaine |
1 | Écosystèmes forestiers | Relativement en bon état | Faible | Très élevée |
2 | Matorrals et écosystèmes de dégradation | Souvent très pâturés avec arrachage des espèces ligneuses | Faible | Très élevée |
3 | Ripisylves | Très bien développé | Faible | Élevée |
4 | Flore et végétation des zones des cultures | Très dégradée | Faible | Très élevée |
5 | Végétation des dépressions hydro-halomorphes | Très bon état, notamment la roselière de Bechouk et Taref | Élevée | Élevée |
6 | Écosystèmes dulçaquicoles | Dégradés (selon les analyses chimiques que nous avons réalisées) | Très élevée | Très élevée |
L’étude de la vulnérabilité des écosystèmes du BV d’Oued Majerda montre que la totalité des écosystèmes présentent une vulnérabilité élevée à très élevée vis-à-vis de la pression humaine. Toutefois :
La carte suivante présente l’emplacement des écosystèmes les plus vulnérables le long du cours d’eau de la Majerda. Il y a environ 11 points noirs, situés tous au niveau des agglomérations urbaines riveraines.
Dans ces zones, l’Oued Majerda est devenu un véritable dépotoir des ordures ménagères attestant d’une pollution physique importante.
9.1. Eaux de surface
Il s’agit de :
Le tableau suivant résume les cours d’eau prioritaires pour les actions de réhabilitation, avec l’indication de :
9.2. Eaux Souterraines
La détermination des zones prioritaires pour les actions de réhabilitation des ressources en eaux souterraines sont données par nappe.
Ainsi, les nappes prioritaires sont :
Le tableau suivant résume les nappes prioritaires, avec l’indication de :
9.3. Ecosystèmes
Le tableau suivant résume les écosystèmes les plus vulnérables le long du cours d’eau d’Oued Majerda. Ils correspondent à des rejets d’ordures ménagères situés généralement au niveau des grandes agglomérations urbaines.
Localisation des écosystèmes prioritaires le long du cours d'eau d'Oued Majerda.
N° | Écosystèmes les plus vulnérables |
1 | -Écosystème situé de part et d’autres de la ville de Ghardimaou |
2 | -Écosystème longeant la ville de Jendouba |
3 | -Écosystèmes à l’Ouest et à l’Est de la ville de Bousalem |
4 | -Écosystèmes de part d’autres du pont traversant la ville de Bousalem |
5 | -Écosystèmes situés à l’embouchure du barrage de Sidi Salem, et plus précisément au niveau de la roselière de bechouk & Taref. |
6 | -Écosystèmes au niveau de la ville de Testour |
7 | -Écosystèmes au niveau du pont de Sidi Ismail |
8 | -Écosystème au niveau de la ville de Medjez El Beb |
9 | -Écosystème au niveau de la ville de Tebourba |
10 | -Écosystème au niveau d’El Batane |
11 | -Écosystème au niveau de Djedaida |
Les principales mesures de réhabilitations des écosystèmes et de la biodiversité au sein du BV d’Oued Majerda sont données dans le tableau suivant.
Mesures de protection et de sauvegarde des écosystèmes et de la biodiversité le long d’Oued Majerda.
N° | Type d’écosystème | Mesure de protection et de sauvegarde |
1 | Écosystèmes forestiers | -Protection intégrale des zones forestières limitrophes de la Medjerda. |
2 | Matorrals et écosystèmes de dégradation |
-Mise en défense et interdiction du pâturage. -Action d’amélioration par reboisement par des espèces forestières autochtones. |
3 | Ripisylves | -Protection intégrale des communautés végétales se développant de part et d’autre du lit d’écoulement de la Medjerda. |
4 | Flore et végétation des zones des cultures | -Prévoir une bande sans labour et y procéder au reboisement afin de minimiser l’érosion du sol et le transport de sédiment vers la Medjerda et ses affluents. |
5 | Végétation des dépressions hydro-halomorphes |
-Interdiction de destruction de la roselière. -limiter les rejets des polluants divers. -garantir les dépôts de sédiments au sein de ces écosystèmes. |
6 | Écosystèmes dulçaquicoles |
Promulgation d’une loi interdisant tout rejet d’ordures de toute sorte (notamment ménagère). -Protection intégrale et efficace des berges du lit d’écoulement du fleuve de la Majerda. |
Proposition d'un plan d'action pour la dépollution et la réhabilitation du BV Oued majerda et d'un plan de suivi environnemental
Cette étape est en phase de réalisation. Elle va comprendre les éléments suivants :