Le gouvernement de Tunisie a requis l’assistance du FIDA pour le Projet de développement agricole intégré II (PDAI II) dans le Gouvernorat de Siliana, afin de mobiliser les financements du FEM et apporter des solutions aux graves problèmes de dégradation des terres et aux menaces à la biodiversité sur le territoire du Gouvernorat, notamment sur le site de Jbel Esserj. Ce projet, qui est résultat de cette requête, est en fait une «composante» du FEM qui est voué à la Gestion Durable des Terres (GDT) dans le Gouvernorat où il opèrera sur le terrain dans la même zone que le projet PDAI II et suivant les modalités de mise en œuvre de base de ce dernier.
Les investissements du FEM sont nécessaires en raison de l’ampleur de la dégradation des terres agricoles, pastorales et sylvo-pastorales de la région. En effet, les systèmes conventionnels de gestion des terres, outre leur incapacité à assurer une bonne conservation de la fertilité de celles-ci, ont négligé depuis fort longtemps les pâtures et les terres boisées qui constituent les écosystèmes terrestres les plus diversifiés en termes de fonctions et services rendues, car très peu à été fait pour améliorer la conservation de la biodiversité sur ces terres. A ce titre l’écosystème de Jebel Esserj constitue un sanctuaire pour les rares exemples de biodiversité de la flore et de la faune qui sont sévèrement menacées par les pressions des populations et leurs troupeaux, subséquentes à une utilisation non durable des ressources. En outre, sous les effets probables des changements climatiques tels que prédits par nombreux modèles climatiques, la zone du projet serait appelé à devenir de plus en plus aride, ce qui urge la nécessité de développer des capacités d’adaptation à de tels effets.
Le projet du FEM qui porte sur une zone du bassin méditerranéen de l’Afrique du Nord et qui s’intègre dans la cadre de l’initiative globale MENA RID, se veut comme étant un cadre de programmation dont l’objectif est de promouvoir la Gestion Durable des Terres et de la Biodiversité de manière intégrée dans les régions arides du Moyen orient et l’Afrique du Nord ( MENA ) en améliorant le bien-être économique et social des communautés ciblées à travers la restauration et le maintien des fonctions et de la productivité des écosystèmes.
Le projet de soutien à la gestion durable des terres dans le gouvernorat de Siliana a pour objectif général de réduire et minimiser l’impact de la dégradation des terres et les pertes en biodiversité dans les écosystèmes de la zone du projet.
D’après le rapport d’évaluation, le coût du projet a été estimé sur la base des prix en vigueur en Mai 2008 à5.000.000 ,00 USD, soit l’équivalent de 5.850.000,000 DT (taux de change : 1,00 USD = 1 ,17DT).
- | Approbation du FEM | Mise en vigueur | Durée Initiale | Durée actuelle | Achèvement | Clôture |
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PDAI II | Décembre 2005 | Juin 2007 | 6 ans | 7,5 ans | Décembre 2014 | Juin 2015 |
Projet FEM | Septembre 2008 | Septembre 2010 | 5 ans | Septembre 2015 | Mars 2016 |
CRDA de Siliana en collaboration avec l’unité de planification locale et de coordination des projets PDAI –II (UPLC) au sein du Ministère de l’Agriculture, et le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable .Le tableau ci-après indique les catégories de dépenses à financer sur les ressources du don et le montant affecté à chaque catégorie
Le projet intervient sur une large partie du territoire du Gouvernorat de Siliana dans la mesure où il couvre 54 secteurs (imadats), soit 63% de son territoire. La zone demeure caractérisée par de faibles revenus et des taux élevés de chômage et de migration. De ce fait elle jouit de forte priorité au niveau des politiques de développement rural et de la gestion des ressources naturelles dans le 11ème Plan de développement économique et social actuel ( PDES 2007-2011) qui inclut la seconde phase du PDAI II dans le Gouvernorat de Siliana.
La zone du projet FEM sur la GDT est identique à celle du PDAI II du FIDA . Elle appartient à l’étage bioclimatique semi-aride avec des pluies annuelles moyennes allant de 250 mm dans le sud, à environ 500 mm dans le nord. La majorité des terres de la zone du projet sont cultivées depuis des temps très anciens et son couvert végétal a été intensivement modifié par les activités anthropiques. De ce fait les problèmes de dégradation des terres que connait la zone atteignent un niveau critique et la pression sur les terres a conduit à mise en culture de nombreuses terres non aptes à l’agriculture.
S’agissant de l’utilisation actuelle des terres, sur un total de 278,223 ha de la zone du projet :
Sur le plan population cible, le projet PDAI II cherche à cibler 15000 ménages sur une population totale de 28000 ménages, suivant une approche par phase selon les groupes prioritaires. La population cible comprend les populations rurales les plus pauvres1 de 54 imadats, intégrant ceux qui ont le moins accès aux services, le plus grand pourcentage de petits exploitants et ce qui souffrent fortement de l’érosion et du chômage.
Pour le projet FEM , de par la nature des objectifs et activités prévues pour ce faire, l’intervention du projet cherchera à satisfaire les besoins d’un groupe de population beaucoup plus large. En effet, la dégradation des terres ainsi que la protection de la biodiversité va au-delà des questions de pauvreté et concerne tous les utilisateurs de ressources naturelles du Gouvernorat, mais aussi du pays. A cet effet le projet FEM envisage de :
Étant conforme avec l’objectif de la Stratégie du FIDA en matière de dégradation des terres ainsi qu’avec le Programme opérationnel du FEM pour la GDT (OP#15), l’approche du projet et la stratégie qui s’y rapporte sont fondées sur l’approche déjà adoptée par le PDAI II, déjà lancé depuis 2009, qui devrait en outre prendre en considération la GDT et la conservation de la Biodiversité. Sur le plan méthodologique cette approche repose sur la mise en œuvre des principes fondamentaux tels que :
Encourager les utilisateurs des terres à adopter, en plus des pratiques de GDT, le concept technique de l’agriculture de conservation et toute autre pratique visant l’adaptation aux changements climatique, l’amélioration de la résilience des systèmes de production, la réduction des émissions des gaz à effet de serre, etc.
Le cout de financement du projet est de 5000 dollar USD soit 8000 DT sa répartition est comme suit comme :
Catégorie | Motant du don FEM (USD) | % des dépenses (en HT) |
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I. Véhicules, équipement et matériel | 250000 | 100 |
II. Assistance technique, études et formations | 1440000 | 100 |
III. Travaux d’aménagement | 1860000 | 100 |
IV. Contrats de prestation de services | 950000 | 100 |
V. Non Alloué | 500000 | 100 |
5000000 |
Les coûts totaux du projet par composante sont récapitulés dans le tableau ci-dessous :
Composante | Montant alloué($US) | % du budget total |
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Integration de la GDT aux activités agricoles | 1 520 000 | 30 |
Integration de la GDT aux activités sylvopastorales | 1 255 000 | 25 |
Conservation de la biodiversité de djebel Esserj | 400 000 | 8 |
Gestion du Projet | 435 000 | 9 |
TOTAL | 5 000 000 | 100% |