Les observations sur près d’un siècle semblent montrer une tendance à la hausse des températures marines dans le golfe de Gabès.

En effet, la température de l’eau de mer se réchauffe avec un taux moyen de + 0,12 ° C/décennie au niveau du golfe de Gabès.

En raison du nombre relativement faible de points de données disponibles, cette tendance serait seulement indicative de la tendance à long terme.

Les impacts des changements climatiques devraient être ressentis avec plus d’acuité à partir de 2050, et plus encore durant la deuxième moitié de ce siècle. Pour les trois horizons 2030, 2050 et 2100, les tendances apparaissent comme suit, d’après les principaux travaux réalisés, pour le scénario du risque maximum :

Projection de la température et de la salinité de la mer pour le scénario du risque maximum

 

2030

2050

2100

T° (mer)

+0,8°C

+1,1°C

+3,1°C

Salinité

~0 PSU

~0 PSU

+0,9 PSU

(d’après étude FAO, 2017-2018)

Sur la base des principaux travaux réalisés et sur les données disponibles, il apparait que le secteur pêche et aquaculture est vulnérable aux changements climatiques et dont les impacts se traduisent par :

  • La réduction de la production primaire et secondaire ;
  • La réduction des activités halieutiques face aux invasions biologiques ;
  • La réduction du rendement des pêcheries fixes type Chrafi ;
  • La réduction du rendement de la pêche à pied de la palourde ;
  • La réduction de la pêche lagunaire ;
  • La régression de l’activité aquacole.

Synthèse et hiérarchisation des vulnérabilités du secteur pêche et aquaculture aux impacts potentiels du changement climatique

Principales initiatives d’adaptation

Les initiatives d’adaptation du secteur de la pêche aux changements climatiques restent, jusqu’à présent, très timides.

On note toutefois des tentatives pour l’exploitation des espèces invasives comme le crabe bleu qui menace sérieusement l’activité de pêche côtière dans le golfe de Gabès. Une stratégie nationale pour la valorisation de cette espèce a été mise en place.

Des essais ont été menés pour récolter cette espèce et la mettre dans le marché de consommation ou dans le circuit d’exports des produits de pêche. Les résultats correspondants restent très limités vue, d’une part, la taille de ce crabe qui est inférieure aux calibres exigés pour l’export et, d’autre part, à l’absence, au niveau des traditions tunisiennes, d’une culture de consommation de ce type de produits de la mer.